«... Les sculptures bimillénaires taillées à même la falaise, vestiges d’un temps où l’Afghanistan mêlait civilisations d’Orient et d’Occident dans un cosmopolitisme éclairé, ont été presque complètement réduites en miettes. C’est le directeur général de l’Unesco, Koïchiro Matsuura, qui a confirmé lundi soir la destruction des bouddhas et l’a qualifiée de " crime contre la culture ".

Les deux gigantesques écrins creusés dans la falaise de Bamiyan sont désormais vides, deux grands tas de pierres témoignent de la présence pendant plus de quinze siècles des deux colosses. La plus grande des statues, qui mesurait 51 mètres, a été dynamitée jeudi avec des explosifs tandis que la plus petite, 36 mètres, l’a été le jour suivant... »

L’Humanité 14 mars 2001

STELE nf. (lat. stella) ; Monument monolithe vertical, le plus souvent funéraire, orné d’un décor épigraphe ou figuré. La destruction des bouddhas de Bamiyan, qui fait table rase du passé culturel et historique, n’est pas le premier autodafé de l’histoire de l’homme mais dans la mutation actuelle de notre société mondiale, qui oscille entre guerre de civilisation, de religion ou lutte du bien contre le mal, cet événement prend ici toute sa valeur symbolique. L’anéantissement de la pensée par l’éradication de l’objet culturel doit nous interroger, au-delà de l’Afghanistan. Notre propre univers culturel ne s’érode t-il pas, victime du totalitarisme mondialiste et du consumérisme effréné ?

L’art se doit de rester un facteur de réflexion d’échange et de témoignage.

Véritable “work in progress”, ces stèles de format identique (30x30 cm) sont construites selon une composition semblable, au centre le dessin représente la cavité de la montagne qui abritait la sculpture.

Cette variation sur le même thème exclut toute forme de redondance mais s’enrichit en déclinant chaque fois une approche plastique différente.