Tout a été dit, ou tout restera peut-être encore à dire sur les événements tragiques de la centrale nucléaire de Fukushima. Les images dévastatrices du tsunami ont fait le tour de la planète, suivies dès le 11 mars par le nuage radioactif qui entama alors sa lente et inexorable propagation atmosphérique. Celui-ci, invisible et sournois est devenu de surcroît depuis quelques temps muet, les médias l’auraient-ils oublié ? Faut-il pour autant minimiser l’impact de cette catastrophe universelle dans un pays, dont le Président de la République déclarait le 3 mai à la centrale nucléaire de Gravelines.

Ceux qui réclament un moratoire adoptent une position incompréhensible. Soit on croit dans la sûreté de nos installations et on continue d’investir, soit on n’y croit plus et on ferme les centrales. Mais dire qu’il faut faire un moratoire, ne pas bouger et attendre que le ciel nous tombe sur la tête, c’est le choix du Moyen-Age

Au fil des catastrophes à venir, réchauffement de la planète, fonte des glaces, gaz de schiste etc., le monde pourrait retourner plus vite que prévu au Moyen-Age. Les risques engendrés par notre système de développement sont tels que le retour d’un stade moins élevé de notre évolution n’est pas une chimère.

Comment envisager nos pratiques artistiques alors que les enjeux planétaires existentiels les plus chers sont en cause ? Le sentiment de ce qui se déroule autour de nous alimente ce travail. Le mouvement lent de la partition crée une ligne de fuite temporelle dont l’aboutissement relève peut-être de l’anticipation.

«L’eau prend toujours la forme du vase»

 

«L’eau prend toujours la forme du vase»

Proverbe japonais. mai 2011

Musique originale Philippe Valembois