FILMS et VIDEOS 3

 

La différence crée et génère la richesse. Malheureusement nous vivons dans un monde où la différence stigmatisée engendre le rejet et la haine. Chaque individu par sa particularité, possède toujours un intérêt. C'est la captation de cette aura qui est à l'origine de la série "Portrait Atypik". Peinture en demi-teinte, en touches sensibles et esthétiques d'individus atypiques et différents, animés par leur  passion.

C'est par courrier que j'ai fait la connaissance de Michel Rubbens. Suite à un article me concernant, paru dans la presse, (La Voix du Nord), il m'écrivit pour me parler de ces 3000 poèmes. Visite surprenante, chez lui, entourée d'une cohorte conséquente de figurines religieuses, de diplômes, coupes et médailles. J'étais chez un véritable poète.

PORTRAIT ATYPIK N°1

Michel Rubbens. Poète. 2010

Pénétrer dans ce qui reste de la jungle de Calais, ressemble à la visite d'un champ de bataille après le combat. L'ambiance est sépulcrale. Sur le sol nivelé, arasé, quelques objets dépassent du sol. Ci et là des habits, chaussures, jouets d'enfants témoignent de la rapidité de l'évacuation et de la démolition. Où sont passés maintenant ces migrants ? Ils sont toujours là. Cachés dans d'autre trous, dans d'autres jungles, ils cherchent inlassablement à traverser la mer pour rejoindre cet hypothétique Eldorado.

 

Jungle

2009

K.O. Kataglane

2011

Le titre sonne comme un cri suivi d’une déflagration, remplacée petit à petit par un silence pesant, il s’agit bien de cris, parfois de stupeur, de refus et de révolte. Ces cris nous parviennent de façon incessante, de Côte d’Ivoire, de Tunisie, de Hongrie, de France, d’Haïti, de partout. Ce sont les cris du mal-vivre des victimes des puissances économico-politiques, ce sont les cris des migrants, des sans-grades, des sans-papiers, des sans foyers, des laissés pour compte, ce sont souvent les cris des autres.

Ces cris apparaissent dans les photos de Laura Jonneskindt, qui scénarise à l’aide de personnages miniatures les événements marquants de la société, émeutes, attentats, tsunamis, la liste est longue. La lecture de ces œuvres reste troublante car l’image macro tirée en grand format, réduit le spectateur à la petitesse de son échelle humaine, particule insignifiante dans un monde en ébullition et en mutation.

Cette perception artistique trouve sa correspondance dans la chanson  « Les migrants » écrite par Thomas Jonneskindt et interprétée par Amélie Wable tous deux membres du groupe Kataglane. Osmose artistique ou réunion de famille, car vous l’avez compris il s’agit de mes enfants, un peu les deux bien sur, mais il me semble que l’esprit créatif qui règne dans leurs démarches et le discours qui s’en dégage dépasse de loin le cercle familial. Et puis après tout, les chiens ne font pas des chats !

Ces images ont été tournées à La plus petite galerie du monde (ou presque) à Roubaix le dimanche 9 janvier 2011, j’y ai ajouté des images tournées à Calais en 2008 et 2009 et présentées sous une autre forme dans les films suivants : « Le voyage à Sangatte » et « Jungle »

L’atelier de Le Junter est une caverne d’Ali Baba. Des milliers d’objets y sont rassemblés, triés, répertoriés. Les machines, sonores et lumineuses sont rangées dans des caisses, attendant la prochaine installation, ou le prochain spectacle. Bricoleur de génie, plasticien, musicien, théâtreux, Le Junter est tout cela à la fois, mais derrière l’œuvre il y a la pensée humaniste du créateur, il y a cette volonté de partage et de rapprochement:

«On a tous une tête, des pieds et des mains et on respire, cet aspect commun m’intéresse beaucoup plus que mes micro-différences culturelles qui sont intéressantes, mais qui ne doivent pas être au centre, sinon on finit tous par se battre.”

PORTRAIT ATYPIK N°2

Frédéric Le Junter. Autodid’art. 2011